Monsieur Motobécane

Il a été condamné à 5 ans de prison pour enlèvement et séquestration d’Amandine . 

Tous ont cherché à lui faire avouer "des saletés" qu’il n’a pas faites. Sa vérité, personne ne l’a crue, ni le juge, ni le psychiatre. Il nous affirme que la petite , maltraitée par sa mère, refusait de rentrer chez elle et s’est accrochée à lui. 

Dans le village on recherchait la petite, on criait au rétablissement de la peine de mort… Il était pris au piège.

Déambulations, gestuelle, mimique, expriment l’étonnement, la résignation, la vulnérabilité, la tendresse, la révolte, les affolements, la colère, la défiance, etc. et nous font partager avec Victor un terrible sentiment d’injustice.  

Au détour des mots on découvre un contexte socio-économique très dur et l’on comprend vite que toute l’honnêteté de Victor n’enlèvera pas de la tête des autorités les a priori qui les aveuglent. Et plus Victor tente de se justifier avec ses mots simples, plus le piège se referme sur lui. 

Le spectacle progresse au fil de cette aventure inouïe racontée avec autant de petits détails prosaïques que de réflexions sur l’amitié, la Justice, l’humanité.

B.Crombey arpente les 9 m² de sa prison en révélant avec son accent picard  et une remarquable sensibilité la finesse, la tendresse et la noblesse de sentiments que cet homme simple, humilié et blessé cache sous une apparence gauche 

Vulnérabilité de l’innocence face aux préjugés, absurdité de certains destins, tout cela pourrait en faire un spectacle triste. Pourtant, s’il est poignant et même tragique, il est aussi empreint d’une certaine drôlerie et d’une tendresse qui autorisent des sourires, même si l’on a la gorge serrée. Superbe.